Confusion à Londres sur les déclarations de Maître Nlandu
La libération de
Maître Marie-Thérèse Nlandu a été saluée avec beaucoup de joie par les
combattants de Londres. Ces combattants qui ne sont pas restés insensibles au
martyr de l’avocate des droits de l’homme et de la justice. Ils sont allés
jusqu’à faire un piquet et déposer un mémorandum auprès du bureau des Droits de
l’homme. Ils ont de même signé des pétitions pour la libération de Mama Nlandu.
La pression sur terrain était telle que même les parlementaires britanniques
s’y sont joints. Une motion parlementaire était introduite sur le site du
parlement et fut appuyée par la signature de 78 parlementaires britanniques.
Le retour de Mama
Nlandu semblait fortement attendu à Londres. Une réception digne d’une héroïne
de combat se profilait à l’horizon. Mais voilà que la prisonnière dite de
conscience fait des déclarations déconcertantes le vendredi 11 mai 2007 à son
arrivée à Bruxelles. Une interview supposée être de routine avec l’Agence Belga
fait échapper des déclarations qui obligent les combattants de Londres à
réfléchir deux fois avant de célébrer le retour de la victime du régime Kabila.
Et c’est dans l’interprétation du mot victime que la confusion apparaît en
effet.
Les combattants
de Londres ont été autant que les autres résistants Congolais surpris par le
mot de remerciement de Marie Thérèse à l’endroit de Joseph Kabila. C’était
plutôt difficile à comprendre et impossible à digérer. La victime qui remercie
son bourreau. La victime qui blanchit son bourreau et condamne ceux qui
exécutent les ordres comme les colonels Raus, Mukalay et Mukendi. Il y a là de
quoi dormir debout. Et chose qui choque même davantage, la victime est une
avocate de profession. Elle est dès lors censée savoir mieux que quiconque le
rouage politique et judiciaire du pays.
Selon Congo-indépendant,
Marie-Thérèse dit avoir reçu un émissaire de Kabila qui lui a dit que « Le
chef de l’Etat n’avait aucune objection à soulever suite à son acquittement »,
et que le fait que le ministère public n’ait pas interjeté appel contre son
acquittement confirme la teneur du message de Kabila. La question qui mérite
d’être posée est celle de savoir si Maître Nlandu est une défenseuse de la
justice, dans lequel cas elle affirmerait plutôt que justice à été faite ;
ou alors elle est partisane des sentiments de Kabila, dans lequel cas ses
remerciements à l’endroit de Kabila se justifieraient. En tout état de cause,
la justice d’un pays ne doit pas dépendre de l’intervention d’une femme auprès de
son mari, soit-elle Olive Lembe !
La logique aurait
voulu que Maître Nlandu intente un procès contre le gouvernement Kabila pour
incarcération arbitraire et réclamer compensation. Quoi de plus juste que de
réclamer justice ! L’attitude de l’avocate nous rappelle l’époque du parti-état où, libéré de la prison, Mr Nguz se confondit aux remerciements à
l’adresse du ‘guide magnanime’. Mais dans le cas présent, Maître Nlandu a gagné
le procès, elle doit plutôt saluer que la justice est faite. Un autre remerciement,
et non le moindre, est celui adressé à Louis Michel. Pendant qu’on y est, nous
pouvons aussi remercier les belges de n’avoir coupé qu’une main à nos ancêtres
au lieu de deux lors de la récolte du caoutchouc pour le roi criminel Léopold
II.
Que le revirement
de Maître Nlandu soit le résultat de son passage dans le fameux ‘centre de
rééducation’ de Makala, ou qu’il soit dû à ce que les anglais appellent ‘guilty
conscience’, les combattants de Londres devront demeurer sur leurs gardes. A
bon entendeur…
RESISTANCE CONGOLAISE