Londres a protesté pour Mokia et les condamnés de Mbuji-Mayi
La ville de Londres a connu une atmosphère d’effervescence le vendredi 15 aout 2008 avec la démonstration des compatriotes résistants de Londres. Cette démonstration fut organisée par le Conseil des Résistants Congolais (CRC) devant la direction générale d’Amnesty International, sise Easton Street, au quartier Farringdon du centre de Londres. Les congolais de Londres ont voulu dénoncé auprès de cette institution internationale des droits de l’homme, l’arrestation arbitraire de Mr Gabriel Mokia ainsi que l’arrestation et la demande de la peine de mort contre les dix militants de l’UDPS Mbuji-Mayi. Il est en effet incompréhensible que Mr Mokia qui est à la tête du parti d’opposition 'Mouvement des Démocrates Congolais' (MDCO) soit aux arrêts pour avoir seulement critiqué « la mauvaise gouvernance, la corruption et les assassinats érigés en mode de gestion par les dirigeants congolais actuels ». Dès lors que de tels attributs relèvent justement à tout parti d’opposition dans n’importe quel pays du monde ; l’arrestation de Mokia enfreint par conséquent la liberté d’expression et le droit d’exercer de l’opposition. Il est tout aussi surprenant d’apprendre que dix compatriotes congolais sont en danger de mort pour avoir protesté contre le gouverneur du Kasai Oriental, Mr Ngoy Kasanji. Que dire alors de l’ancien vice premier ministre britannique John Prescot qui reçut un jet des œufs suivi d’une confrontation physique lors d’une campagne électorale. Personne n’en fut ni arrêté, ni condamné ; cela faisant partie des aléas de la démocratie qu’il faut savoir accepter.
Après deux heures d'intense démonstration, trois cadres du CRC furent reçus par Mr Tawanda Hondora, le vice directeur en charge du programme Afrique ainsi que son collègue Tom Gibson, le chargé des recherches sur le Congo. Nos compatriotes ont lors de cet entretien présenté le mémorandum écrit à cet effet. L’essentiel du document mettait en exergue les techniques dictatoriales d’intimidation adoptées par Joseph Kabila pour faire taire les masses congolaises désillusionnées par le président qui leur a été imposé. L’accent était mis sur le non respect de la loi portant statut de l’opposition, notamment en son article 15 qui stipule « qu’aucun membre de l’opposition politique ne peut être interpellé, poursuivi, détenu ou jugé en raison de ses opinions politiques exprimées dans le respect de la constitution, des lois et règlements de la République ». Les assassinats politiques furent aussi discutés et le cas récent du meurtre du député de l’opposition Daniel Botheti fut évoqué. L’idée de la condamnation à mort des combattants de l’UDPS à Mbuji-Mayi fut reçue avec grand choc par les cadres de l’Amnesty International qui n’en croyaient pas leurs oreilles. Ils se sont dits déterminés à porter ces deux affaires au top de leur agenda sur le Congo et à en faire la campagne la plus intense possible. C’est sur cette note pleine d’optimisme que l’entretien se conclut.
Pendant ce temps cependant, l’ambiance à l’extérieur avait atteint son paroxysme avec la masse congolaise qui ne cessa d’entonner des chants et fournir des explications au public très curieux de savoir qu’il existait encore des méthodes barbaresques de gestion d’un état moderne au 21eme siècle. Fort malheureusement, la république « démocratique » du Congo en est un exemple probant : ironie des termes sans doute.
Débutée à 14heures, la démonstration prit fin à 17heures trente minutes après que la police fit comprendre poliment aux protestataires qu'ils avaient débordé d'une demi heure par rapport à l'heure prévue. C'est sur ce ton de coopération et courtoisie avec la police que la foule se dispersa.
William Lubaki