RDC: une ONG accuse le gouvernement de museler l'opposition
KINSHASA, 20 août 2008 (AFP) - L'ONG congolaise Association africaine de défense des droits de l'Homme (Asadho) accuse le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) d'"utiliser" la justice pour "réduire" l'opposition au silence, dans un communiqué parvenu mercredi à l'AFP.
"L'Asadho est vivement préoccupée par la vague d'arrestations et de détention des membres de l'opposition politique en RDC", souligne le texte.
L'Asadho dénonce la détention depuis fin juillet à Kinshasa de l'opposant Gabriel Mokia, chef du Mouvement des démocrates congolais (MDC), accusé d'"atteinte à la sûreté de l'Etat" et d'"incitation de militaires à commettre des actes contraires à la loi".
M. Mokia, incarcéré à la prison de Kinshasa, avait dénoncé "la mauvaise gouvernance, la corruption et les assassinats érigés en mode de gestion par les membres du gouvernement actuel et les mandataires des entreprises publiques avec la bénédiction des autorités du pays" au cours d'interventions sur des chaînes de télévision.
Le président du MDC, petit parti politique non représenté au Parlement, avait été interpellé à son domicile par une vingtaine de policiers en civil armés, qui avaient escaladé les murs pour s'introduire dans sa résidence.
L'Asadho dénonce également la condamnation à trois ans de prison, le 15 août, de cinq membres de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDSP, un des grands partis d'opposition), par un tribunal de Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï oriental (centre).
Selon l'UDSP, ses membres sont accusés notamment "d'outrage à l'autorité" et "destructions méchantes".
L'Asadho exige "la libération sans condition" de ces opposants.
Elle invite en outre le gouvernement à "respecter ses engagements internationaux relatifs à la promotion de la démocratie ainsi que de la liberté d'opinion".